Constat un peu amère depuis plusieurs jours déjà , bon ce n’est pas une nouveauté non plus mais quand même, je sais qu’il y a de nouvelles familles chaque année qui arrivent en IEf, alors je vais quand même en parler une nouvelle fois , histoire de mettre les « p’tits nouveaux » au parfum !!!
Cela a commencé la semaine dernière durant ma discussion avec l’inspectrice d’académie , sur mon bureau ,dans notre salle d’ief ,se trouvait ce livre :
La grammaire est une chanson douce
Si vous ne le connaissez pas , je vous le conseille vivement, encore plus si vous avez quelques problèmes de dysorthographie. En voici un résumé
La grammaire est une chanson douce est un récit où tout est prétexte pour faire la part belle à la lettre, au mot, aux jeux de langue, aux expressions plus ou moins figées, aux cortèges de paroles. Un prétexte qui va jusqu’à faire des mots de véritables objets, de véritables êtres. C’est là une invitation à savourer la langue, phrases et sentences, à laisser parler le verbe… Une invitation enrichie par les illustrations colorées de Bigre. Erik Orsenna fait ici œuvre d’académicien, avec son exactitude, sa rigueur, ses travers aussi. Sa chanson douce souffre d’une imagination un peu trop convenue, un peu trop attendue, là où Raymond Queneau avait joliment desserré la bride sur le cou de la langue. Un petit conte poétique pour tout public
J’explique alors à l’inspectrice que je souhaite l’exploiter avec les enfants mais que je n’ai pas encore eu le temps …. La simplicité avec laquelle l’histoire est raconté , la légèreté des mots , le côté attendrissant des personnages , surtout Mr Henry, et la magie du village des mots en fond un conte très agréable au même titre que le Petit prince . Bien évidement , pas dans le même registre mais au niveau rédactionnel , c’est semblable : des mots simples qui en disent beaucoup .
Je le sais parce que je l’ai lu (ainsi que les autres tomes) et que j’ai bien l’intention de le faire en version intégrale avec les enfants . Alors quand l’inspectrice me dit :
_ » ah oui mais juste des extraits , parce que c’est un peu compliqué «
J’avoue que j’ai eu un moment de flottement !
- Soit elle ne l’a pas lu et elle répète des avis de collègues ,
- soit elle l’a lu et n’a pas compris (oups )
- soit tout simplement elle a une bien piètre opinion du niveau des enfants ,
- ou et là c’est encore plus dramatique , le niveau est tellement bas qu’elle a raison et que les enfants ne sont plus capables de comprendre !!!!
Aujourd’hui c’est dans un manuel d’étude de la langue (2017) destiné à des cm2 , je me suis aperçue que la partie conjugaison , avait été amputée du : subjonctif, impératif , conditionnel . Pour faire simple il n’y a plus que 5 temps d’enseignés en cm2 . Je vous mets une copie d’écran du tableau de conjugaison se trouvant à la fin du livre et le cadre noir est le sommaire de la partie conjugaison .
(il suffit de cliquer sur l’image pour l’avoir en plus grande, )
Comparons avec un tableau classique (19 temps de conjugaison)
ici le sommaire du manuel : Manuel de grammaire CM1-CM2 (librairie des écoles). Vous pourrez voir par vous même que tout les temps sont vus . Remarquez aussi les *, ils correspondent à des notions qui avaient déjà disparues des programmes au moment où le livre avait été imprimé soit, en 2012 . Arrivé en 2017 avec la nouvelle réforme , heu comment dire ?
Ça commence à beaucoup se voir quand même !!!
Heu… Comment dire ? Révoltant 😉 Nos petiots ont le droit de tout savoir sur notre langue à la réputation mondiale.
ouep comme tu dis
Merci pour ce bon article qui met bien en évidence le problème. J’avais fait le même constat mais croyais que cela venait d’un défaut de mémoire de ma part. Maintenant je sais que nous avions vu tous les modes et temps en fin de primaire et approfondi au collège (et j’étais dans le 93 côté ZEP actuellement). Idem pour la grammaire est une chanson douce : je souhaite l’exploiter mais n’en ai pas encore eu l’occasion et puis il faut que je me pose pour réfléchir à une présentation multi niveaux…Alors du coup si tu es plus rapide que moi, je serais curieuse d’en savoir plus!
j’ai eu un éclair de génie hier soir lol, et je me disais que j’allais peut-être couplé avec ‘L’île imaginaire de lapbook carpe diem
parce qu’en fait ça ferais un peu grammaire et un peu géographie
Bon suite à tes conseil je vais acheté le livre « La grammaire est une douce chanson ».
Pour anecdote, quand ma fille était encore à l’école primaire, en fin de CM1, ils n’avaient pas encore vu le passé simple (juste le présent, l’imparfait, le passé composé et le futur), les dictées étaient de une à deux phrases genre » Léa a fait un gâteau. Elle l’a mis au four. » Pour dire le niveau ! Lorsque j’ai commencé l’IEF en CM2 j’ai dû tout rattraper et reconsolider : cela a été du boulot et ce n’est pas fini ! Pour ma 1ère inspection, l’inspecteur m’avait dit que la grammaire n’était pas si importante que cela (cela m’avait un peu fait tiqué) et que l’important à ses yeux était de voir les productions écrites qui avaient été réalisées. Enfin, la grammaire est quand même la base de notre langue mais pour eux l’étudier c’est secondaire. Je me souviens pour ma part, que je ne comprenais rien du tout à la grammaire quand j’étais enfant et que j’allais à l’école : c’est maintenant que je fais l’IEF pour ma fille que je redécouvre tout ça et que je trouve enfin que ce n’est pas si compliqué que cela quand c’est expliqué avec cohérence et cohésion (ce qui manque au sein du système scolaire où tout est scindé en petits morceaux éparpillés ça et là).
je suis exactement comme toi , la grammaire quand j’étais enfant je n’y comprenais rien , c’est en faisant l’ief avec mes enfants
et le cm2 de ma fille que j’ai découvert , oui découvert, qu’on accordait le cod avec l’auxiliaire avoir au passé composé !
Impressionnant en 13 années d’école , je n’ai aucun souvenir de ça
et pourtant comme toi, en relisant les cours des enfants , je comprends, je suis en mesure de leur expliquer et eux de me comprendre
donc oui la grammaire c’est important mais ce qui l’est encore plus c’est bien de savoir l’expliquer et là , ce n’est pas gagné